jeudi 31 décembre 2015

Sa wa di Kurb (Thaïlande partie 1)


Nos premiers pas en sol thaïlandais se font à Bangkok, ville de plus de 14 millions d'habitants en comptant la région. D'ailleurs, c'est chez Jeff, notre hôte Irish de 27 ans, que notre aventure se poursuit. Jeff a d'ailleurs eu l'amabilité de nous recevoir chez lui à 6h30 am (notre avion est arrivé à Bangkok à 4h30) et de nous permettre de demeurer chez lui malgré que lui et ses 2 autres colocs travaillaient... mais avec couch surfing, plus rien ne nous surprend! Après deux nuits écourtées dues aux transports, c'est parfait et même vital pour nous.
Dès notre réveil, on visite notre banlieue de Bangkok (13km du centre-ville) et mettons à profit nos acquis de l'Inde. Nous apprenons bonjour (Sa wa di + Kurb garçon ou Kah fille) et merci (Korbkun). Une chance honnêtement, puisque personne en Thaïlande parle anglais... contrairement à l'Inde où l'anglais est courant puisque c'est la langue par excellence pour les communications entre indiens de différentes régions, sans oublier qu'ils ont été sous l'emprise britannique. 
Donc, on se dirige vers notre premier restaurant de rue thai... comme tous le disent, un repas de qualité à petit prix.


Dans l'attente du retour de nos nouveaux ''flatmates'', on souhaite les remercier en leur procurant une petite bière chacun histoire de bien briser la glace. Oups, arrivée à la caisse, impossible d'acheter une bière... et non, en Thailande, les heures pour une bière sont les suivantes : 10h à 14h et 17h à 24h... Meilleure chance dans une heure. 

Notre premier repas de groupe à Bangkok est un festin BBQ préparé par l'un des colocs, Arti, thailandais d'origine. Ce fut un délice avec poissons, ailes de poulet, légumes (pour les végés en accessoire) et surtout une sauce typique. Sans oublier le Blend, rhum ''cheap'' thailandais d'excellence de la région, à mixer avec soda, nam kheng (glace) et coca cola. Une première soirée arrosée (on revenait d'un mois de sobriété en Inde) et selon les dires des colocs, ce n'était qu'un simple mardi.


Le lendemain, direction downtown Bangkok avec le transport en commun. Bien que l'autobus ne soit pas le transport le plus pratique à Bangkok (1h30 pour faire 14 km lorsqu'on n'est pas en heure de pointe), nous devons admettre que c'est le plus accessible. En fait, il y a trois sortes d'autobus qui passent sur la même ligne. Il y a les autobus jaunes: 13-15 bahts (1 dollar = 25 bahts) par personne/trajet, air conditionné (AC), luxueux; il y a les autobus de toutes sortes de couleurs, majoritairement rouges, qui ont les fenêtres grandes ouvertes: 6-8 bahts par trajet, non AC; et il y a nos préférés: autobus rouge avec une pancarte du gouvernement, trajet gratuit, non AC. Ces autobus sont issus d'une initiative du gouvernement de rendre le transport en commun accessible à tous. On avait donc le luxe de cet autobus manuel avec un beau plancher de bois pour 0$!


Donc, chaque jour que nous prenions l'autobus, nous espérions voir arriver l'un de ses bus rouge afin de voyager gratuitement (puisque 50 cents pour deux c'est hors de prix lorsqu'on a l'option gratuit!). 

Bangkok, c'est beau, silencieux et surtout culinaire. Des temples, des petits ruisseaux, des bateaux et maisons magnifiques sur l'eau nous plongent dans la culture thaïlandaise où le laisser vivre semble de mise.



 Dans les rues, l'absence de klaxon, d'auto des années 20, d'animaux mal amanchés, de déchets, de merde et de poussière ou encore de construction à ne plus finir contraste avec l'Inde, et marcher dans les rues redevient une activité de plaisance et d'harmonie. Si vous ne nous croyez pas, c'est probablement que vous comparez le rythme avec l'occident... et bien trouvez un parc, prenez une magnifique crème glacée au coconut et respirez l'air frais. Parce que même entouré de millions d'habitants, les parcs de la capitale sont tranquilles, contiennent pour la plupart lacs, arbres denses et temples en plus d'être accessible pour la course (avec des pistes délimitées et mesurées). 


Pour diner, on se rend au Snack Bar de Bruno Blanchet, restaurant qui sert de la poutine. Disons qu'avec mon petit lendemain de veille, c'est une excellente occasion. Bien que ma cousine Elise m'ait souhaité bonne chance pour trouver l'endroit, Alexandre m'avait bien mis au courant du changement de nom et de place de l'endroit, donc ce fut assez simple. Fait à noter, les rues sont pour la plupart notée par secteur... du genre Moon Muang Soi 7. Soi = rue, Moon Muang (dans ce cas si) représente la grande rue du secteur et 7, c'est l'avenue 7 du secteur. C'est comme si la rue de Rouen (à Montréal) devenait Joliette (rue perpendiculaire) rue 6. Bref, possible de se tromper, mais disons que c'est déjà une grande évolution avec les adresses indiennes : Hotel X, near Johdpur Fort ou near police station... 

AAprès une excellente poutine (nous nous attendions pas ici d'Avoir le meilleur fromage), on se dirige à pied vers le boudha couché et le grand palace. En si rendant, on apprécie la beauté des temples, passe par la fameuse rue Khoa San road et de magnifiques monuments. Arrivée à destination, on remarque que tout a un prix... et donc on décide de ne rien payer, de voir le boudha au travers une grande porte ouverte (hihihi) et je prends Jess sur mes épaules afin qu'elle puisse apprécié l'intérieur du temple (car moi, j'y suis déjà allé avec mon père. Riez pas, même si j'avais 10 ans, je me rappelle du boudha d'émeraude (fait en jade) et de Ninia qui trouvait ça MAGNIFIQUE). Pis des buddhas, on en verra partout au cours du prochain mois!






En soirée, ce sera notre premier film au cinema depuis un long moment. Et comme Alex me l'Avait bien dit, on n'oublie pas de se lever et de chanter en l'honneur du Roi avant la représentation...

Après 5 jours à Bangkok, on se dirigeait maintenant vers notre prochaine aventure... Sangkhlaburi et le refuge pour chien... À suivre!


mercredi 16 décembre 2015

Il était une fois des touristes en Inde (Inde 2 de ...)


Il était une fois, dans un train indien de nuit assis, bondé et oú on se pelait les miches (copyright Camille Filleux), deux Québécois mécontents. L'un se demandait qu'est-ce qu'on faisait dans ce pays-là; l'autre essayait d'arrêter de réfléchir en espérant que ça se termine bientôt. 

Ils étaient enrhumés, avaient eu la chair de poule toute la nuit et l'inflammation de ses sinus à elle lui causait d'horribles maux de dents... 
Bref, Ce n'était pas un bon moment.

6 heures de torture plus tard, enfin arrivés à la station de train à Jaisalmer (4h30am), évidemment, leur taxi promis ne les attendait pas comme prévu. Alors encore debutants dans ce pays inconnu, ils attendent avec espoir. Une heure passa. Après avoir refusé une cinquantaine d'offres de chauffeurs agressants, ils se résignent enfin et hissent leurs fesses gelées dans un rickshaw pour arriver à leur hotel,... Qui n'avait évidemment pas de chambre pour eux avant 10h! 

Après la proposition très intéressante du commis d'aller s'asseoir sur le roof top en attendant (Y fait 0 degrés, ils ont 5h à attendre et n'ont pas encore dormi...) ils se glissent dans le Hall d'entrée pour s'endormir d'épuisement sur les divans d'accueil parmi les employés de l'hôtel.

Comprenez que c'est pas si spécial que de dormir sur ces divans en Inde: dans tous les hôtels, le staff dort par terre et les plus anciens ont généralement droit aux divans. 

Après quelques heures de sommeil fréquemment interrompu, ils ont quand même réussi à aller prendre une douche froide et un petit dej avant de se dépêcher à se préparer pour joindre une sortie en chameau qui avait lieu le soir même. Ils auraient bien voulu la prendre le lendemain pour se reposer, mais il n'y avait pas d'autres participants le jour suivant et... Comme ils venaient de passer une semaine en solo dans le désert, les interactions sociales leur manquaient un peu! 

Les Québécois avaient l'impression que leur prise de décision était déficiente depuis leur arrivée dans le pays de Gandhi... mais celle-là, au moins, ils ne l'ont pas regrettée! Enfin!

Après une randonnée de chameau correcte...



Et un coucher de soleil qu'ils connaissaient bien déjà (le soleil devient rouge vif 30 minutes avant de se coucher et.... Il disparaît aussitôt dans un nuage de pollution)....


Ils ont eu une très belle soirée au campement; une soirée qui leur a redonné l'énergie qui commençait à s'estomper dans ce pays si difficile à aimer et qui leur a permis de faire un peu d'auto-dérision.

Après un de leurs meilleurs repas indien, thali special Rajasthan, ils ont passé la soirée avec d'autres jeunes voyageurs qui, comme eux, avaient subi  d'horribles mésaventures depuis leur arrivée en Inde.
Ils ont échangé, entre autres, leurs histoires sur les différentes techniques de manipulation utilisées par les indiens et sur les déductions impossibles faites par leurs cerveaux fatigués.


Ils ont pu rire un bon coup et surtout trouver des partenaires de voyage pour la suite: Pablo le chilien;


Fabien et Christy les français; 


Et le plus chanceux de tous, Romain, le franco-rimouskois. Un backpacker aguerri qui a fait du voyage un mode de vie et qui part à la découverte des pays les moins connus plusieurs mois par année. 


Lui, Après son arrivée en Inde et sa mésaventure; une fois qu'il s'était résigné à accepter l'offre indécente d'une agence de voyage, découragé et fatigué de sa journée dans les avions et aéroports; qu'il n'avait pas d'hôtel et qu'il était passé minuit....celui qui l'a fourré lui a dit - après qu'il ait payé ce qu'il croyait être son voyage avec des trains en 4e classe (la pire de toutes) - "you know what? I like you my friend. I Will get you a car and a private driver at no extra charge!"
 Oh ben t-a-b-a-r-n-a-k. C'est à ce moment que Romain a compris l'ampleur  de la crosse... Mais jusque là, il faut comprendre que tout ça, ça faisait du sens! Il faut le vivre pour comprendre que c'est sensé je suppose...

Enfin.
Morale de cette section? Quand on se compare, on se console. 

Les Québécois continuèrent donc leur chemin à travers le Nord de l'Inde, le cœur un peu moins gros...


Mais d'autres rencontres sur leur chemin leur ont redonné un nouvelle lueur d'espoir! Alors qu'ils croyaient n'avoir aucun recours, une bande de frères répondant tous au prénom de Raj en charge d'un commerce familial a décidé de leur expliquer les recours auxquels ils ont droit...


Malgré un très mince espoir, ils entament donc des démarches pour obtenir justice! Ils multiplient les appels au patron de la compagnie qui les a floués et se rendent au poste de police pour obtenir plus d'informations sur leurs droits...
Ils se disent que même s'ils n'obtiennent rien, ils auront au moins gagné cette expérience... Qui devient une quête! Mikael essuie d'abord plusieurs promesses vides, mais après leurs recherches sur le coût du service qu'ils ont obtenu, Jessica place un dernier appel à M. Mukesh, déterminée. Après de nombreux arguments et quelques menaces... M. Mukesh apprendra qu'il y a pas ben ben plus convainquant qu'une femme frustrée dans son SPM.


C'est ainsi qu'ils gagnèrent leur bataille.

The End.

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N.B.
Certaines informations sont tues dans ce texte pour 2 raisons:
1- Préserver l'honneur de Romain
2- Mikael compte les travailler pour les intégrer à son futur show d'humour (Homa fait rire - preparez-vous). Il compte aussi traiter d'Audrey-Maude dans la Civic (pas sûre que ton honneur sera sauf ;); des personnes qui sont ben habituées au piquant et l'épopée des 3 vaccins (son honneur à lui non plus d'ailleurs).

dimanche 13 décembre 2015

Et maintenant, un peu moins... (Inde partie 2)

Cré l'Inde.


Ce pays-là, il aura certainement répondu à mon désir de sortir de ma zone de confort. Inconfortables? on l'a été, ca c'est sur.

Mais c'est cet inconfort qui nous a aidé à nous dépasser. On a appris à être exigeants. On s'est poussés mutuellement à négocier durement, que ce soit pour une ride d'auto rickshaw, une chambre d'hôtel, un sachet de thé ou un remboursement pour clients insatisfaits.

On a appris à toujours se méfier. Toujours. On inspecte notre nourriture, nos bouteilles d'eau, notre change, les calculs des vendeurs. Il faut demander, comparer et exiger. Au début, c'en etait épuisant. Et puis c'est devenu un jeu. Et puis c'est devenu un réflexe.


On s'est développé un guide de survie:
- le fameux head wobble indien veut dire soit oui, soit peut-être, soit je ne sais pas, mais il ne veut pas dire non! Il est parfois utilisé en alternance avec un petit claquement de lèvres qui a la même signification.


- les gens sont agressants et insistants, mais pour éviter de s'impatienter contre eux, il faut soit les ignorer, soit être très ferme, soit en rire un peu. Avec le temps, on a réalisé qu'en rire était notre meilleure solution puisque c'est la seule qui ne nous fait pas bouillir intérieurement... souvent, ils vont même embarquer eux mêmes!

(Mik et Bikas qui venait quêter quelques roupies, mais qui est devenu son tuteur en Hindi. Il l'a même forcé à apprendre par cœur les quelques mots de base dans le guide du Routard)

- Quand quelqu'un nous propose un prix, on divise en 3 et on bargain jusqu'à ce qu'on paie la moitié, en général. Mais il ne faut pas acheter à la première boutique! Il faut tester et proposer des prix qui semblent indécent avant de partir. Si on ne nous retient pas, c'est vraiment parce que l'article vaut plus que ca et la prochaine fois, on peut bargainer en connaissance de cause.


- Bargainer... Ce n'est pas mal vu. Il m'a semblé que tout le monde acceptait très bien qu'on doute d'eux, qu'on vérifie et qu'on fasse des contre offres. On doit démontrer qu'on sait de quoi on parle et s'assurer qu'ils n'ont pas fait "d'erreur" de calcul - ils ne le prennent pas mal! La confiance, ici, ne semble pas être un signe de respect aussi important que chez nous.


- Les trains sont bien rodés: ils vont arriver et partir à l'heure indiquée à l'entrée des stations. Si ce n'est pas le cas, vérifier si le train est juste dans une autre track ( ca ne sera pas écrit - il faut demander aux gens qu attendent.) oú si l'heure n'a pas changé au tableau. 


Ca arrive pas souvent, mais si le train y' est en retard, il peut être en retard en tabarouette et le délai va s'agrandir au fil du temps.... Encore et encore........ Et le statut en ligne ne sera pas toujours à jour. On est arrivés à destination une fois avec... 15h de retard. Prévoir 30h pour une ride de 600km, c'est pas une siiiiii bonne efficacité. (On a au moins pu trouver une guesthouse cheap après avoir longtemps considéré l'option de nous joindre aux indiens sur le sol de la station, plein de déchets et qui sent le pipi)


- il faut accepter que piler dans d'immenses bouses de vache, de chiens, de chèvres ou de cochon, ça fait partie du quotidien.


- c'est normal que les gens nous fixent. On peut les fixer à notre tour pour leur rendre la pareil, mais ca ne les mettra pas mal à l'aise. Ils ne détournent pas le regard s'ils se font "pogner": à quoi bon?

- à part toujours vouloir nous saluer, vouloir savoir nos noms et notre origine, ils veulent toujours faire semblant d'être nos amis pour prendre des photos avec nous; ils vont même nous donner leurs bébés pour que leur progéniture ait un souvenir d'avoir eu la chance de toucher un blanc. Just go with it.




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À part un guide de survie, on retient d'autres choses de notre passage en Inde...

On a pu discuter criquet à un match local... 


... assister aux célébrations d'un mariage oú  on semblait être les invités d'honneur, tellement tout le monde nous invitait à danser et voulait des photos avec nous!


On a appris à rire de nos malheurs et la résilience. Just let it go Man. Let it go. 

On a aussi rencontré des propriétaires de boutiques sympathiques avec qui on a partagé de nombreux thés et de belles expériences!


On est quand même restés une semaine dans un campement dans le désert du Rajasthan...


On a testé la bouffe de rue et appris quelques mots d'Hindi avec les cuistots!


Et on se remémorera longtemps de toutes ces images à couper le souffle...

 







On va pas se mentir: Sur le coup, ça a souvent été difficile à apprécier, c'est vrai.

On nous a dit qu'un séjour en Inde, ça se digère. Je dirais plutôt que ça s'apprivoise. Et quelques jours avant notre départ, on réussissait enfin à l'apprécier.
This is India too.

mercredi 9 décembre 2015

India, on avait peur de toi (Inde partie 1)

 On le savait.


La saleté. Les déchets. La pollution. La pauvreté. La surpopulation. L'odeur. Le machisme. Le smog. L'hygiène générale déficiente. Les égouts à ciel ouvert...


Tout ca, on le savait. Pis pourquoi j'y tenais tant, à y aller, donc? 

Bonne question.

Par curiosité?
Je pensais que je m'y plairais bien, moi, dans ce chaos. T'sais, j'suis une personne ben beeeeen ouverte d'esprit.


L'Inde, ce n'est pas glamour. 

On a ben beau le savoir, je crois que c'est impossible d'être vraiment prêt à affronter l'ensemble de l'œuvre indienne. Au début, on regarde dehors en se disant que c'est exactement ce qu'on avait imaginé. On n'est pas choqué. On avait une idée de ce à quoi ressemblait le deuxième pays le plus populeux du monde, pis c'est pas mal ça. On regarde le pays de loin: à partir d'un taxi, de la fenêtre d'une chambre d'hôtel, du haut de nos préjugés... On voit le chaos qu'on avait pressenti en pensant qu'il ne nous fait pas peur.


On se dit qu'on va faire comme dans les autres pays; dans les autres villes: it's not our first rodeo! 

On est un peu moins informés sur cette destination qu'on aurait voulu parce qu'on devait y rencontrer quelqu'un qui semblait avoir une bonne connaissance du pays. Cette personne a filé à l'indienne un peu avant notre arrivée. c'est raté! (Sans rancune papa ;)

On arrive donc dans le quartier Karol Bagh à Delhi en début de soirée. Le plan: un peu de recherches, on trouve une map de la ville, la station de train et hop: départ pour le désert afin de se poser un peu en faisant du bénévolat, avant d'attaquer ce pays grandiose....

L'affaire, c'est que non, on n'a pas réussi à mettre le plan en œuvre.

Surprise. Le réseau ne rentre pas: le gps est perdu pour la première fois du voyage et impossible de se retrouver sur mon application de carte de la ville. 

" Le Wifi de l'hôtel ne fonctionne pas pour l'instant. Non: on n'a pas de carte de la ville à vous donner. Aller dans le Rajasthan en train demain? Vous êtes fous ou quoi? Les trains sont pleins depuis des semaines! "

Bah... Pas de problème han! On s'ajuste nous autres, on est des voyageurs ben ben expérimentés! On va aller en ville pis trouver une solution!

" Ça fait combien de temps que vous êtes en Inde? Aaaaaaaahhhhhhhhhh, juste quelques heuuuuuures? Mais c'est geeeeeeenial! Come, my friend "

Nos voyages nous ont appris à faire confiance; à se laisser aller; a dire oui. C'est comme ca qu'on fait nos plus belles rencontres et qu'on a nos plus belles expériences...

Pis y'a eu l'Inde... 

On a appris que le "come my friend" indien n'est pas le même que le "come my friend" Grec. Ça, non. 

Pour bien des indiens, nous, les blancs, on est différent. Des foreigners. On ne peut pas faire mine de s'intégrer ici. On est des blancs, et les blancs, on les voit de loin. Des poissons parfaits. 

On l'a compris, peu à peu. Pis on a changé notre façon d'agir.

En moins de 2 jours, on a dû se départir de cette ouverture à l'autre qu'on avait développée. On est devenu autoritaires. Méfiants. Exigeants. Craintifs. Radins. On ne s'aimait plus, avec cette carapace  forgée par le doute et la suspicion.

" Non, j'en veux pas de ton masala chai.
Non, pas question que j'aille visiter ta maison. 
Tu veux juste parler avec moi? Je ne te crois pas. 
J'en prendrai pas de photos de vous, enfants de 4 ans. Vous allez vouloir de l'argent ou me faire les poches.
J'exige une meilleure chambre!
Non, t'en auras pas de tip. J'ai déjà payé pour mon service."

Le modus operandi de ceux qui font affaire avec les touristes? On sème le doute dans leur esprit et quand les blancs sont vraiment vulnérables; qu'ils ne comprennent plus et qu'ils sont un peu perdus, on en tire avantage. 

Boom.

Welcome to India.