NARCOS m'avait tout appris ce que je savais sur le berceau des cartels de cocaine les plus puissants au monde. Qu'est-ce qu'il pourrait y avoir de plus dans cette Colombie si peu valorisée sur la bucket list d'un voyageur aguerri?
Ce que j'ignorais, c'est que j'allais mettre les pieds dans un pays qui rassemble jungles luxuriantes, plages paradisiaques, merveilles volcaniques surnaturelles, canyons à couper le souffle, forêts nichées dans les montagnes, transports publics remarquables et villages coloniaux figés dans le temps.
Juste ça.
Non seulement la Colombie est un pays phénoménal pour sa culture: ses villes regorgent de musées; son histoire cahoteuse est passionnante et ses villages paisibles témoignent d'une autre époque, mais c'est aussi une destination remarquable pour les amoureux de plein air qui peuvent pratiquer randonnées et sports extrêmes a faible coût.
Toujours pas convaincu?
Impossible. Fiez-vous sur moi, vous voulez aller en Colombie.
Pour notre part, on a commencé notre périple colombien à Cartagena en compagnie de Julien, le père de Mikaël. Après un sprint d'un mois au Costa Rica et Panama avec mon père à moi, un petit repos de quelques jours dans la première colonie espagnole d'Amérique était bienvenu!
Cartagena y Santa Marta
Cartagena est une ville fortifiée bordée par la mer des Caraibes et, avec son imposante forteresse et ses cathédrales grandioses, ses ruelles étroites en pierre et ses bâtiments coloniaux multicolores, c'est aussi la ville la plus visitée de la Colombie!
Julien tenait à tester toutes les spécialités locales et nous a entraînés à travers les restos de la ville pour tester tous les Ceviches et les sortes de poissons imaginables; les panaderias exotiques (boulangeries) et les cafés (mais les espressos se faisaient quand même rares à son grand désarroi).
On se dirigeait ensuite vers Santa Martha, à quelques heures au Nord tout près de la chaîne de montagnes Sierra Nevada, pour une aventure dans le parc National de Tayrona. Ce fut à notre tour d'entraîner Julien dans une escapade signée Mik et Jess: une journée entière de randonnée à travers forêts et rochers.
Ses jambes ne sont pas prêtes d'oublier le défi, mais ce fut la seule façon d'observer un village aborigène en avant-midi, d'enfourcher des rochers immenses en après-midi en écoutant les singes capucins couiner et d'avoir un point de vue sublime sur la forêt à partir de la pointe du parc sur la plage en fin de journée.
Source: Le Monde
Les montagnes de la Sierra Nevada formant une zone cafetière importante, on en a profité pour aller faire un tour à Minca et visiter une plantation de cacao et de café, dégustations et aventures dans les grottes et cascades incluses!
SAVIEZ-VOUS QUE...
- Le café devrait être infusé moins de 3 minutes après avoir été moulu.
- Pour une utilisation optimale d'une cafetière italienne, on doit y mettre l'eau presque bouillante à 80 degrés, avant de refaire chauffer quelques secondes seulement sur le four.
- Le cacao perd 90% de ses valeurs nutritives lorsqu'il est torréfié. Le cacao cru possède plus d'antioxidants, a des bienfaits sur les fonctions cognitives et sur le système nerveux, en plus de contenir de l'anadamide ou 'molécule du bonheur'. Mais ça goûte moins le chocolat. Hmmmm...
Medellín
Julien nous quittait déjà, mais nous poursuivions notre route à bord d'un bus de nuit vers Medellin, ville nichée entre les montagnes où les guerrillas de drogue et enlèvements d'adolescents ont semé la terreur pendant des années. On en a profité pour en apprendre un peu plus sur la Colombie au musée Casa de la Memoria et pour jouer au frisbee sur la scène d'ultimate la plus vivante au pays, en plus d'aller explorer les alentours de la ville pour y découvrir des pueblitos chaleureux reliés par des trains, des gondoles et même... des escaliers roulants!
Tous les quartiers sont animés par des marchands ambulants qui chantent les prix de leurs aguacate; par la musique reggaeton au son de laquelle les Latinas se déhanchent ou par le bruit sourd des bouteilles d'Aguila que les hommes du villages accumulent dans les tiendas toute la journée.
On recommande:
- Un tour dans la Comuna 13 et à pueblito paisa
- Une journée dans les sentiers du parc Arvi avec un tour en gondole au dessus de la forêt
- L'exploration du centre-ville, de ses parcs, de ses églises et du street art
- La visite d'un musée sur l'histoire et la recherche des oeuvres de Botero à travers la ville
Guatapé
On a ensuite fait un arrêt à Guatape, village multicolore pittoresque reconnu pour ses zocalos, ou fresques qui personnalisent chacune des maisons avec des images représentant des coutumes et traditions associées aux habitants. On en a profité pour monter La piedra del Peñol, des centaines d'escaliers qui aboutissent à une vue remarquable sur les labyrinthes de rivières créés par le lac artificiel de la région. On aurait aimé prendre la vie au ralenti pour se balader dans chacun des recoins de ce village paisible et y rester plus d'une journée. Allez-y!
San Gil
À notre grand plaisir, on est débarqués dans cette petite ville de Santander, qui s'est avérée être le paradis des amoureux de plein air! La ville en soi n'avait pas grand chose de remarquable, mais c'était le camp de base pour un terrain de jeu fantastique! On s'est fait plaisir en s'offrant un saut en Bungee sensationnel, un trip en rafting dans des rapides techniques enivrantes et une randonnée de 3 jours dans le spectaculaire canyon de Chicamocha.
Notre trek nous a d'abord amené a traverser de petits villages coloniaux pittoresques: on a fait un arrêt à Barichara où on s'est délectés d'une représentation de l'orchestre symphonique national à l'église avant de reprendre le sentier rocailleux vers Guané.
On a pu y trouver une auberge charmante et participer au passe-temps local: prendre un verre à la tienda du coin alors que l'électricité n'était plus et que les dernières lueurs du soleil mettaient en valeur le contraste entre la blancheur des murs de chaux et la couleur chaude des ruelles de poussière rouge.
Le lendemain, on traversait le village étrangement fantôme de Villanueva avant d'entamer notre marche d'approche du gouffre stupéfiant de Chicamocha sous un soleil brulant. On s'y est enfoncés pour rejoindre Jordan, le plus petit village du lot, dans le creux du canyon. Après que l'hôtesse du seul auberge du village nous ait annoncé que ses chambres étaient toutes occupées, deux généreuses randonneuse nous ont offert de partager leur habitation qui comptait 4 lits supplémentaires. L'offre tombait à pic, parce que rechercher un gîte dans un village quasi-inhabité après le coucher du soleil et épuisés d'une journée de randonnée, ce n'était pas notre meilleur plan!
Au jour 3, c'était une montée brutale sous le soleil qui nous attendait, alors quel plaisir de nous rafraichir d'une helado de coco à Los Santos, de l'autre côté du ravin, pour couronner la fin de ces trois jours fantastiques! Si vous avez le temps, on suggère de prendre 3 nuits au Refugio La Roca par la suite... si vos jambes vous permettent de faire un peu de grimpe après cette montée!
Guadalupe y Villa de Leyva
En partant de San Gil, on s'est entassés dans plusieurs autobus pour finir notre trajet à l'arrière d'un Pick-up, le transport public colombien par excellence, pour atteindre la Guadalupe, un autre petit village hors des sentiers battus.
On s'est baladés sur quelques sentiers où seuls les chevaux et chiens du village nous accompagnaient afin d'atteindre les posas naturales, des piscines de roches rouge perdues au beau milieu d'un champs. La nature a ce don de nous épater.
Après une soirée bien arrosée avec notre hôte et ses copains, flattés d'accueillir des étrangers, on a repris la route vers Villa de Leyva, qu'on a pu observer de son meilleur angle: du haut de la colline qui la surplombe. Une autre petite ville coloniale dans les montagnes, aux maisons blanchies à la chaux et aux toits en terra cotta: un bel arrêt d'une journée pour couper notre route vers Bogota!
Bogota
De nos quelques jours à Bogota, on retient surtout l'accueil de nos hôtes Maria et Gustavo, les adorables parents de notre ami Carlos. Ils nous ont accompagnés dans les villages des environs et dans les restaurants typiques; ils nous ont enseigné le Parqués (Jeu de société colombien) et nous ont fait découvrir des patisseries colombiennes.
Bogota a certainement plus à offrir, mais on a adoré gravir le Cerro de Monserrate pour admirer l'étendue de la capitale et errer dans les ruelles artistiques d'Usaquen ou de la Candelaria, la vieille ville si charmante.
Pour conclure, on se souviendra de la Colombie pour ses croissants au Bocadillo (pâte de goyave), ses salades de fruits garnies de fromage, son Salpicon (salade de fruit à boire) extraordinaire et toutes ses plazas centrales coiffées d'une église majestueuse. On n'oubliera pas l'accueil des villageois de Guadalupe ou les vues à couper le souffle de la vallée de Chicamocha et du parc Tayrona. On espère ramener un peu de soleil colombien en pratiquant la salsa et en nous remémorant le goût sublime d'un grain de cacao amer accompagné de panela. Je compte graver dans ma mémoire mon coup de coeur pour la Colombie sur les toits de la Comuna 13, au son du reggaeton et à la vue des maisons multicolores empilées sur les collines.
Oh non, on ne va pas en Colombie pour la voir.
On va en Colombie pour la vivre.
On va en Colombie pour la vivre.