Dernièrement, on était quand même pressés de quitter l'Australie, mais on ne pouvait tout de même pas passer à côté du plus grand récif de corail au monde! Armés de nos cartes de plongés (et moi de toute ma pharmacie) on s'est installés à bord du navire qui nous emmènerait sur la grande barrière. J'ai avalé mes décongestionnants pour éviter que mes sinus problématiques ne fassent doubler le volume de mon visage, j'ai ingéré un demi-litre de thé au gingembre et citron - un remède naturel contre le mal de mer, paraissait-il - et j'ai sagement pris mes anti nauséeux en prévention.
C'est à l'arrière d'un bateau instable sur une mer agitée qu'on a reçu notre speech sur la prudence en plongée, alors que je vomissais pour la cinquième fois, de concert avec une demi-douzaine d'autres passagers et un poupon qui s'époumonait de souffrance. Bienvenue sur la fameuse Great Barrier Reef!
Aparté : La cinétose
Ce n'est plus un secret si vous avez suivi nos posts depuis 2 ans: j'ai sérieusement le mal des transports. Voici comment ça se passe, pour le grand bonheur de Julien, en mémoire de la fille qui vomit dans les vidéo blogs de radio-Canada. Eh non, je ne fais pas juste "vomir à répétition". I wish. Je deviens d'abord très faible: je ne peux plus me tenir droite et mon cou ne supporte plus ma tête, pendant que des sueurs froides rendent mes vêtements inconfortables. À la prochaine étape, je perds l'usage de mon cerveau et ma logique, ou est-ce mon contrôle moteur? Je sais que ça s'en vient, mais je deviens complètement impuissante. Je ne serai plus capable d'ouvrir un simple sac de papier ou j'élirai une taie d'oreiller trouée en genre de papier de soie pour faire mes affaires. Si Mik n'était pas toujours avec moi, j'aurais souvent taché des bancs d'auto, des copassagers en bateau ou mes propres genoux en avion. Merci Mik - fin de la parenthèse.
Cette fois, pas question d'abandonner! Lorsque j'eus retrouvé mes esprits, on s'est fait lâcher dans l'eau froide de la mer de corail avec nos bonbonnes, laissés à nous même dans l'océan pour la première fois de notre vie de "certified diver". On a suivi le mur de rochers vivants multicolores à quelques mètres sous l'eau, stressés d'être des plongeurs exemplaires, mais loin de profiter de l'expérience à sa juste valeur. Je suis sortie de l'eau frigorifiée et mitigée, pas trop sûre de vouloir répéter l'expérience.
On a donc choisi de s'armer d'un masque et d'un tuba pour notre deuxième sortie et on a enfin pu apprécier la journée. On se glissait dans des criques de coraux en suivant les courants marins pour apercevoir les requins longer les récifs et les poissons perroquets multicolores chercher leur dîner.
C'était pas pire, mais y paraît qu'on a cherché le trouble en faisant nos premières plongées dans les sites les plus reconnus au monde. Comment égaler les épaves de Maboul qui forment de véritables villages sous-marins abritant des anguilles et espèces de poissons dragons-lions-anges-scorpions-j'saispuquoi? Comment répéter l'expérience de devoir repousser l'attaque d'un triggerfish féroce? Peut-on trouver mieux que de nager avec les tortues géantes aux Gilis? Comment surpasser le paradis sous-marin de Sipadan avec ses bancs de Jackfish géants qui nous aveuglent comme une tornade et ses grands requins qui chassent sous nos pieds?
Pour cette fois, on n'aura pas su mettre le "Great" devant la "Barrier Reef", pis c'est correct. À vivre chaque jour à plein et à chercher l'inconnu et la nouveauté, on n'attend rien de moins que de forger des mémoires inoubliables et d'avoir la tête pleine de souvenirs indescriptibles, mais, soyons réalistes, chaque expérience ne peut pas surpasser la dernière.