samedi 13 août 2016

365 jours plus tard


À partir d'aujourd'hui, c'est officiel: on deborde de notre voyage initial. C'était un peu à prévoir: plutot que de nous satisfaire des 3 mois prévus en Asie, on a continué de repousser notre sortie du continent, et là, on a l'impression de n'avoir que cligné des yeux et ça fait déjà 9 mois... On avait des bonnes intentions alors qu'on s'était procuré notre Visa pour l'Australie en février, prévoyant notre arrivée en avril... Mais la vie est arrivée et on s'est réajustés!

Si c'était aujourd'hui que ça finissait, on serait quand même pas trop mal barrés... en une année, on en a quand même fait des choses pas pire.


Qu'est-ce qu'on a fait de bon pendant un an?

- On a exploré 21 pays; 
- On s'est forcés pour apprendre les bases de 16 langages;
- On est restés dormir chez 12 personnes inconnues en couchsurfing; 
- On a pris 17 vols; 
- On a fait les vendanges en Champagne;
- On a joué à des tournois d'ultimate en Allemagne et en Autriche;
- On a joint 10 groupes d'Ultimate organisés à Barcelone, à Paris, à Berlin, à Munich, à Vienne, à Chiang Mai (Thaïlande), à Kuala Lumpur (Malaisie), à Singapour, à Ubud (Indonésie) et à Phnom Penh (Cambodge);
- On a fait du bénévolat dans le desert indien; 
- On a travaillé dans un sanctuaire pour animaux dans une zone reculée de la Thaïlande; 
- On a pris un cours d'une semaine sur le massage Thaï;
- On a appris à cuisiner Thaïlandais, Indonésien et Cambodgien; 
- On a fait de l'escalade sur des parois rocheuses karstiques et tenté notre chance au deep water solo; 
- On a pris un cours de plongée et exploré les fonds marins parmi les plus reconnus au monde; 
- On a fait du bénévolat dans un bar (eh oui) en Malaisie pour la préservation de l'orang-outan Bornéen; 
- On a appris à faire de la boxe Thaïlandaise pendant un mois; 
- On a eu une initiation à l'alpinisme sur le mont Rinjani à près de 4000m, en Indonésie; 
- On s'est perfectionné en Surf à Bali; 
- On a traversé le Vietnam à 2 sur une petite moto automatique; 
- On a fait du bénévolat dans une organisation qui démarrait un jardin en permaculture au Vietnam...


Sinon, Mik et moi on aura visité 5 hopitaux dans 4 pays différents et traversé chacun une ou 2 grosses maladies fiévreuses inconnues. Mik aura traversé une bronchite-asthmeuse qui l'a fait toussé comme un arrière grand père pendant plus d'un mois tandis que moi je  n'ai eu qu'un seul empoisonnement alimentaire (cré l'Inde) et des problèmes de Sinus inquiétants déclenchés 10m sous l'océan.

A nous deux, on est passés à travers 6 paires de chaussures et on aura quasi-renouvelé notre garde robe maigrichon contenant 15 morceaux de vêtement. Mik a perdu à peu près la moitié de son linge, mais aussi une dizaine de kilos en passant. Il a reçu 6 nouvelles coupes de cheveux dans 5 pays différents. On aura aussi reçu une vingtaine de massages en Asie, et je suis passée à travers au moins 11 romans.


En un an, on a visité 29 sites inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO et ce serait difficile de choisir les meilleurs du lot! Le site d'Angkor est Majestueux, mais je suis plus impressionnée par les merveilles de dame nature, alors je mettrais l'emphase sur les racines qui balafrent les temples d'Angkor, le parc national de Phong Nha au Vietnam et Meteora en Grèce. Sinon, beaucoup de ces sites sont les centres historiques de villes qu'on a visitées, et ce serait une toute autre catégorie à classifier...


Je continue de croire que ce qui fait la beauté d'un voyage, c'est les activités qu'on décide d'y faire et les rencontres qu'on y fait. On fait beaucoup de rencontres "vides" avec d'autres voyageurs avec qui on developpe des relations superficielles sans points communs, mais je dois dire que les communautés d'ultimate Frisbee, partout dans le monde, nous permettent de rencontrer des gens extraordinaires et généreux. Ce n'est pas QUE les joueurs de Frisbee qui sont magnifiques, mais le fait de trouver des groupes accueillants qui partagent une de nos passions nous donne ce sentiment d'appartenance si précieux. Les gens se regroupent pour toutes sortes de raison, que ce soit pour de la nourriture, du sport, de l'art ou d'un quelconque intérêt scientifique. Ca peut être des groupes qui se rencontrent pour jouer à des jeux de société; des groupes de yoga ou de crossfit; des passionnés d'aquarelle, des cyclistes ou des fervents végétaliens... Il est beaucoup plus facile de construire des relations significatives sur un point commun et il y a toutes sortes de communautés qui peuvent apparaître quand on tape le nom d'une ville et un intérêt sur Facebook! On doit tout de même avertir que la communauté qui joue au soccer sera probablement pas mal plus élargie et moins tissée que les quelques dizaines de personnes qui jouent au Frisbee...

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Finalement... Est-ce qu'on s'est trouvés à travers notre voyage? On n'était pas partis à notre propre recherche, mais c'est vrai qu'on apprend à mieux se connaître nous même (et je dois dire que je commence à connaître Mik pas mal bien), mais en étant constamment mis dans de nouveau environnements, on s'y perd aussi. On doit toujours faire face à de nouvelles variables et on peut agir complètement différemment dans des situations qui nous semblent similaires. On réussit toutefois à mieux connaitre notre seuil de tolérance et on peut mettre le doigt sur ce qu'on n'aime pas, ce qui est déjà un bon départ! Mais demandez-nous "quessé qu'on veut faire dans' vie???" et on n'aura jamais été aussi loin de pouvoir donner une réponse.


Chose certaine, grâce à ce blog, on n'a pas l'impression d'être loin de notre famille et nos amis. Merci de nous suivre et de nous envoyer autant d'amour.


lundi 8 août 2016

Guide de survie d'un voyage en duo



C'est alors qu'on se sépare bientôt pour des aventures en solo qu'on réalise à quel point c'est facile, pour nous, de voyager à deux. 

OUI, On est excités d'entamer une nouvelle étape dans notre grand projet et cela ne nous fait pas peur du tout de ne plus être siamois: rassurez-vous! On réalise toutefois que notre complicité et notre complémentarité nous permet de vivre ensemble au quotidien à travers les défis sans nous entretuer. Bien sûr: notre entente n'est pas parfaite 100% du temps, mais on doit dire qu'on se débrouille bien considérant qu'on est TOUJOURS ENSEMBLE À PRESQUE CHAQUE SECONDE DEPUIS 1 AN!


Avoir eu des "invités spéciaux" qui ont partagé notre expérience au cours des dernières semaines nous a permis de poser un autre regard sur notre façon de voyager; de prendre conscience de nos forces et de nos apprentissages. On réalise que, Mik et moi, on est rendus sur la meme longueur d'ondes à bien des niveaux, et spécialement sur un point qui cause bien des problèmes dans un duo


LE BUDGET.

Au fil du temps, on s'est ajustés à notre capacité à payer pour un voyage à si long terme. Notre mot d'ordre demeure: The cheaper, the better. On cherche les moyens de transport les plus laborieux pour sauver quelques dollars, les guesthouses bon marché (notre idéal des 9 derniers mois se situant autour de 4-5$/personne/jour) et on mange dans les street stalls la plupart du temps. On s'y est habitués et plutôt que d'être une source de conflits, c'est rendu une source de bonnes histoires: vous demanderez à Mik ce qui s'est passé à Hanoi, dans notre chambre la PLUS CHEAP de tout notre voyage...

Pour réussir à s'entendre sur le budget, on divise tout en 2 pour éviter de devoir compter chaque sous. Comme ça on n'a pas de "c'est à toi de payer" ou de "pouvez-vous diviser la facture ?". On a un portefeuille commun (comme les vrais couples ont un compte conjoint) et on utilise Splitwise, une application gratuite qui nous permet de garder l'état des comptes quand on fait des achats par carte et des retraits. Au départ, quand un de nous deux dépensait plus que l'autre (en Europe, la différence etait plus importante!), on faisait un ajustement au bout du mois pour avoir l'impression que les choses soient équitables, mais en Asie, on ne s'obstinera pas pour des pinottes!


Maintenant que la question de l'argent est réglée, on réussit à bien s'entendre à cause qu'on a appris à ARRÊTER D'ÊTRE SUSCEPTIBLE!

Ben sur: je continue de m'impatienter et d'être un peu agressive, en plus de bouder de temps en temps, mais j'ai quand même le "pardon" facile: après nous être chicanés pendant quelques secondes, on se retrouve rapidement en échangeant un regard complice ou en réprimant un sourire. C'est-tu pas mignon ça?


Parlant de "chicanes", elles arrivent souvent dans des moments plus difficiles: quand on se fait avoir et qu'on perd de l'argent; quand on cherche un hotel ou à manger; quand on n'a pas dormi de la nuit; quand on marche sous un soleil de plomb avec nos sacs sur le dos; quand on est perdus....... Alors il est aussi devenu important de rire de nos malheurs! Ils nous apparaissent souvent comme la fin du monde sur le coup (nos problèmes sont réels, ok?), mais on est quand même en voyage autour du monde depuis 12 mois: est-ce que ça peut vraiment être si pire que ca? Des fois, c'est à ce moment là que je me félicite de toujours traîner une quelconque collation dans mon sac parce que ça peut nous épargner l'impatience de l'homme affamé. Si le problème est plus profond que ça, y'en a toujours un de nous deux qui prend les choses en main, pendant que l'autre chiale un peu. Celui qui devient le "leader" a le droit de rire du deuxième, et on élabore ensuite un plan oú le plus chialeux peut s'installer dans un Resto ou un café pendant que l'autre fait des démarches pour régler ce problème qui nous afflige! Contre toutes attentes, ce rôle est généralement divisé à 50-50 dans notre cas!


Et on ne rit pas seulement de nos problèmes! Notre sens de l'autodérision demeure un bon outil de dédramatisation! Je me souviendrai longtemps de Mik qui grimpe dans un arbre pour se protéger des méchants Toros grecs durant notre randonnée à Meteora! Et, comme cela demeure un moment fort (pour moi), je le remercie de me permettre de continuer à en rire! 

Notre honnêteté est aussi indispensable: les tabous ne sont pas acceptés! On ne garde pas de secret sur ce qu'on a envie de faire ou ce qui nous plait moins. Comme nos intérêts convergent, ça facilite les choses, mais sinon c'est mieux de passer chacun la soirée à faire ce qui nous plaît que de se suivre et de garder une rancoeur! 

Une autre leçon qu'on a tiré dans notre voyage est l'importance d'être équitables dans notre partage des responsabilités! Sans se partager les tâches en tant que tel, on met tous les deux la main à la pâte lorsque c'est nécessaire. Je dois vous dire qu'on doit en faire en tabarnouche, des démarches, dans un voyage comme le notre: on ne prend pas des forfaits tout compris! On cherche les transports locaux et on déniche les activités abordables à faire par nous mêmes. Souvent, ça nous permet d'avoir une experience plus authentique et c'est toujours plus gratifiant... mais jamais plus facile!


Récemment, j'ai osé dire à Mélissa qu'on etait "habitués" à l'Asie et "désensibilisés"... mais j'ai réalisé, dans les semaines qui ont suivi que j'avais menti. Certes, on trouve ça normal de voir des cafards courir sur le sol; d'avoir des douches (froides) qui innondent toute la sale de bain; d'utiliser le "bum gun" (qui va nous manquer d'ailleurs) avec précision; de voir notre chauffeur arrêter  2 minutes après le départ de notre bus pour faire le plein; de nous traverser habilement les rues dans un traffic constant... Mais on remarque encore la beauté d'un Buffalo qui labourre un champs; la pauvreté des familles dans les campagnes et la chaleur dans les sourires des enfants. On continue de s'émerveiller malgré tout, on s'intéresse à ce qu'on voit et on se le partage.  On n'est pas désensibilisés; on s'est adaptés, et le fait d'avoir vécu toutes ces expériences à deux ne fait qu'augmenter notre gratitude.

^_^