samedi 24 novembre 2018

Nihon he yokoso


Le Japon, c'est grandiose.


C'est une culture de la performance effroyable en contraste avec une religion shinto-bouddhiste apaisante. C'est un amalgame saugrenu entre la technologie futuriste et les traditions anciennes. C'est un langage intimidant et des protocoles étourdissants. C'est un souci du détail ahurissant combiné à une courtoisie inégalée. C'est une culture gastronomique extraordinaire et un passé obscur.

C'est en solo que je me suis mesurée au pays du Soleil-Levant. J'ai cligné des yeux et j'étais seule sur des terrains d'ultimate entourés de montagnes, en regardant mes coéquipières disparaître dans un autobus vers l'aéroport. Nihon he yokoso. Mes repères disparaissaient à l'horizon. Les alpes japonaises m'attendaient.


Je vous présenterai mes découvertes sous forme de triade: manger, s'inspirer, s'éduquer; ou la nourriture, la nature et la culture. 

Parce que ça rime.
 


Voici la première partie.









Manger.

"Watashi wa niku toh sakana wo tabemasen"

Ça, c'est moi qui, avec mon plus beau sourire, avise le chef du restaurant que je veux un plat sans viande ni poisson. C'était souvent gênant et mécompris, mais... une fille apprend à s'assumer! Et il faut en profiter dans un pays qui a fait sa réputation grâce à son tourisme gastronomique! Parce que le Japon culinaire, ce n'est pas que les sushis...

Oh no.

La gastronomie japonaise, c'est l'umami. C'est la recherche du savoureux, qui se retrouve à l'équilibre parfait des saveurs sucrées, salées, amères et acides. C'est la réunion d'aliments marinés, fermentés, grillés et crus. C'est un assemblage minutieux de textures qui doit être dégusté et savouré en pleine conscience. J'y ai appris à prendre des repas solo de plusieurs heures. Je me délectais de porter attention à chaque détail de l'art de la table ou à tenter de déceler les différences dans toutes les pâtes de miso qui m'ont été proposées. J'y ai aussi vu englouti des bols de nouilles gigantesques, debout, en moins de 5 minutes - parce que c'est comme ça qu'il faut faire!

La leçon du jour, c'est que même si tu ne connais pas les moeurs d'un pays duquel tu ne parles pas le langage, regarde les gens manger et tu sauras qui ils sont. Dans ce cas, je résumerais en un peuple qui prend son temps, mais qui est aussi hyper pressé et en recherche d'efficacité. Des gens qui sont supra délicats avec leurs baguettes, mais qui ne servent pas de cuillères avec leurs soupes pour mieux les avaler sans respirer. Je reviens sur mes paroles - tout ça, c'est plein de contradictions pis ça ne vous éclaire pas tellement sur le peuple. Oops.

Commençons par ce qu'on connait bien, les sushis. Les sushis, c'est soit hyper fancy, soit servi à la va-vite sur un tapis roulant entre les pickles de radis et les piles de wasabi. J'ai participé à l'expérience culturelle des sushi-trains pour me bourrer la face d'Inarizushi (boules de riz dans des pochettes de peau de soja marinées hyper sucrées) et de Tamago Nigiri (omlette japonaise), mais j'ai rapidement passé à autre chose...



Un restaurant au Japon, ça se concentre sur un plat. Un seul plat. Et ce plat, il doit être maîtrisé à la perfection. Si tu sers des sushis, OH QUE NON: tu ne propose pas de ramen, soba ou udon (ou toutes les sortes de nouilles qu'ils ont inventées), de yakitori (brochettes de viande grillée), d'okonomiyaki (pancake au chou) ou de tempura.

Attirée par les bruits de succion tintamarresques qui sortaient des ramen-ya - les shops à nouilles - j'ai compris que l'aspiration des nouilles devait se faire de la façon la plus bruyante possible, en vitesse Grand V, chassée par un verre de saké. J'ai eu quelques premières expériences difficiles alors que j'ai voulu trouver des bols de ramen fraîches végés. J'ai compris que c'est complètement inadmissible de faire des ramen sans Dashi (bouillon de poisson)... et que finalement, y'aurait ben des affaires qui seraient introuvables...

J'ai ensuite jeté mon dévolu sur les nouilles soba fraîches garnies d'émincé de feuilles d'algues - mais sans la sauce au dashi. Ça a d'ailleurs été mon premier vrai repas au Japon. Mon hôte à Matsumoto m'y a amenée après une visite aux bains public et m'a tout appris sur la dégustation des nouilles et des condiments parce que, bien sur, c'est un art japonais, ça aussi!




Ensuite, j'ai compris que mon go-to, ce serait les Nigiri umeboshi (aux prunes salées - best-seller au 7-11: à nos yeux, le 7-11, c'est juste un dépanneur, mais on y trouve le garde manger et la boîte à lunch de tous les Japonnais!).

Plus tard, j'ai tenté l'expérience du curry japonais. Allez comprendre: ils sont généralement très forts sur la présentation, mais là, leur version du curry, c'est pas mal une vieille bouette brune sucrée à mi-chemin entre une sauce indienne et une gravy brune américaine. Mais jumelle-moi ça à des pickles bien acidulés et ajoute des pièces assez moches d'aubergine fondante et ça devient un repas réconfortant ;)



J'ai découvert que l'alimentation végétarienne pouvait quand même être téméraire et audacieuse quand j'ai découvert le natto, du soja fermenté, gluant et filamenteux au goût de fromage fort. Je vous épargne les images.

Au vu de toutes les expériences gastronomiques qui s'offraient à moi dans le décor traditionnel de Kyoto, reconnu pour l'art du Kaiseki (haute cuisine), j'ai foncé et tenté le shoji-ryori: l'ultime gastronomie bouddhiste - dans l'un des seuls endroits veganes recommandés par le guide Michelin dans le monde: Shigetsu, dans le temple Tenryu-ji. J'y ai découvert toute l'attention qu'on pouvait accorder à un plat, jusqu'à chaque petite rondelle d’échalote délicatement déposée sur un cube de tofu soyeux parfaitement assaisonné.



J'ai même découvert des restaurants spécialisés dans le tofu décliné sous toutes ses formes - toutes les textures, les assaisonnements et les cuissons possibles. Leur version de tofu la plus précieuse est la yuba - une sorte de peau de croûte caillée de lait de soja bouilli. Miam!



Bien repu, il faut ensuite se diriger vers les Izakayas, ces pubs miniatures avec des comptoirs hauts sans chaises pour boire debout un verre du saké le plus pur: le Daiginjo. J'ai fait mes classes dans les salles de dégustation à Hida Takayama, village montagneux traditionnel reconnu pour la qualité des deux ingrédients nécessaires à la production du saké: l'eau de source et le riz Hidahomare.
Saviez-vous que... pour faire un saké pur, le riz doit être poli et les bonnes bouteilles vont indiquer le degré de polissage (parfois jusqu'à 50% de son volume). L'enveloppe externe du riz va plutôt donner du 'caractère' ou du goût à la boisson et c'est généralement moins valorisé.

Finalement, parlant de riz, il ne faudrait pas négliger de parler des mochis - ces boules de riz collant de toutes sortes qu'on retrouve partout! Farcies, grillées, glacées, frites, au sésame, à la pâte de fèves sucrées... On ne peut plus s'en passer!



Alors, c'était ça pour les moments culinaires forts de mon mois de juin 2018! Pour conclure, je termine avec la meilleure recommandation possible: si vous voyez nasu dengaku sur le menu, commandez sans hésiter.



jeudi 26 juillet 2018

Une escale de 3 mois dans les pays d'en bas



''C'est SUUUURRRR qu'on ne retournera pas en Australie'', disait-elle, trois mois avant d'aller rejoindre son équipe Ellipsis pour les championnats nationaux d'ultimate australiens.



Oops. La vie nous avait encore offert des opportunités auxquelles on n'avait pas pu renoncer.




Quand on voyage - ou, j'oserais même me risquer à dire: "dans la vie" - on doit constamment faire arbitrage entre nos deux ressources les plus limitées: "le temps" et "l'argent". Dans notre cas, les entrées d'argent se faisant plus rares, vous déduirez bien qu'on hésite un peu moins à jeter le temps par les fenêtres! On se répète souvent que "it's about the journey, not about the destination", spécialement la fois ou on s'est convaincus que ce n'était pas une idée farfelue d'arrêter à Fort Lauderdale, San Francisco, Beijing et Singapour pour nous rendre de Bogota (Colombie) à Gold Coast (Australie). L'idée était encore meilleure avec un sac supplémentaire de 25 livres rempli d'uniformes d'ultimate qu'on nous avait demandé de livrer entre la Colombie et l'Australie!

Notre retour à Melbourne nous permettrait de rejoindre nos équipes pour représenter l'Australie aux championnats mondiaux d'ultimate Frisbee, alors on a décidé de s'embarquer à fond dans l'aventure, en combinant pratiques d'équipe, conditionnement en intervalles et séances en salles d'entraînement (avec l'essai de nouveaux spots entre temps!).


 On a aussi alterné les logements (à notre grand malheur): un peu de housesitting par ci, quelques semaines à rester chez la famille de nos amis et quelques semaines dans notre propre appartement avec Audrey-Maude et Mélissa <3



On a certainement profité des installations de bouldering incroyables de la ville pour raffiner nos techniques d'escalade, mais on a surtout exploré nos racoins préférés de Melbourne, comme le marché gigantestque de Queen Vic, et visité les sites de plein air fantastiques de l'état de Victoria. 



On s'est baladés dans la forêt de Dandenong, les Grampians et la gorge de Werribee; mais le clou du spectacle, c'était les paysages côtiers et les wombats et émeus sauvages de Wilson's promontory national park; ou encore Sugarloaf mountain dans les Cathedral Ranges, où on a pu combiner balade en forêt, bouldering et faufilades dans les crevasses... sans compter la route sublime de la Yarra Valley bordée d'eucalyptus géants pour s'y rendre.



Ces deux mois en Australie étaient déjà terminés pour moi tandis que Mikael continuait son travail d'immigrant illégal dans un restaurant italien pour quelques semaines.


J'ai ensuite pris la route du Japon, où mon équipe s'envolait l'espace d'un weekend, pour affronter les 5 meilleures équipes du pays en guise de préparation aux championnats mondiaux. Ne laissant pas passer une telle occasion, j'y suis restée 3 semaines pour découvrir cette contrée si mystérieuse...

Les détails de mon aventure nipponne suivront!

jeudi 17 mai 2018

AY AY AY COLOMBIA!!!


Avant de mettre les pieds en Colombie, je ne savais pas trop à quoi je devais m'attendre.

NARCOS m'avait tout appris ce que je savais sur le berceau des cartels de cocaine les plus puissants au monde. Qu'est-ce qu'il pourrait y avoir de plus dans cette Colombie si peu valorisée sur la bucket list d'un voyageur aguerri?

Ce que j'ignorais, c'est que j'allais mettre les pieds dans un pays qui rassemble jungles luxuriantes, plages paradisiaques, merveilles volcaniques surnaturelles, canyons à couper le souffle, forêts nichées dans les montagnes, transports publics remarquables et villages coloniaux figés dans le temps.



Juste ça.

Non seulement la Colombie est un pays phénoménal pour sa culture: ses villes regorgent de musées; son histoire cahoteuse est passionnante et ses villages paisibles témoignent d'une autre époque, mais c'est aussi une destination remarquable pour les amoureux de plein air qui peuvent pratiquer randonnées et sports extrêmes a faible coût.

Toujours pas convaincu?

Impossible. Fiez-vous sur moi, vous voulez aller en Colombie.

Pour notre part, on a commencé notre périple colombien à Cartagena en compagnie de Julien, le père de Mikaël. Après un sprint d'un mois au Costa Rica et Panama avec mon père à moi, un petit repos de quelques jours dans la première colonie espagnole d'Amérique était bienvenu!


Cartagena y Santa Marta


Cartagena est une ville fortifiée bordée par la mer des Caraibes et, avec son imposante forteresse et ses cathédrales grandioses, ses ruelles étroites en pierre et ses bâtiments coloniaux multicolores, c'est aussi la ville la plus visitée de la Colombie!

Julien tenait à tester toutes les spécialités locales et nous a entraînés à travers les restos de la ville pour tester tous les Ceviches et les sortes de poissons imaginables; les panaderias exotiques (boulangeries) et les cafés (mais les espressos se faisaient quand même rares à son grand désarroi).



On se dirigeait ensuite vers Santa Martha, à quelques heures au Nord tout près de la chaîne de montagnes Sierra Nevada, pour une aventure dans le parc National de Tayrona. Ce fut à notre tour d'entraîner Julien dans une escapade signée Mik et Jess: une journée entière de randonnée à travers forêts et rochers.



Ses jambes ne sont pas prêtes d'oublier le défi, mais ce fut la seule façon d'observer un village aborigène en avant-midi, d'enfourcher des rochers immenses en après-midi en écoutant les singes capucins couiner et d'avoir un point de vue sublime sur la forêt à partir de la pointe du parc sur la plage en fin de journée.

Source: Le Monde


Les montagnes de la Sierra Nevada formant une zone cafetière importante, on en a profité pour aller faire un tour à Minca et visiter une plantation de cacao et de café, dégustations et aventures dans les grottes et cascades incluses!



SAVIEZ-VOUS QUE...
- Le café devrait être infusé moins de 3 minutes après avoir été moulu.
- Pour une utilisation optimale d'une cafetière italienne, on doit y mettre l'eau presque bouillante à 80 degrés, avant de refaire chauffer quelques secondes seulement sur le four.
- Le cacao perd 90% de ses valeurs nutritives lorsqu'il est torréfié. Le cacao cru possède plus d'antioxidants, a des bienfaits sur les fonctions cognitives et sur le système nerveux, en plus de contenir de l'anadamide ou 'molécule du bonheur'. Mais ça goûte moins le chocolat. Hmmmm...

Medellín



Julien nous quittait déjà, mais nous poursuivions notre route à bord d'un bus de nuit vers Medellin, ville nichée entre les montagnes où les guerrillas de drogue et enlèvements d'adolescents ont semé la terreur pendant des années. On en a profité pour en apprendre un peu plus sur la Colombie au musée Casa de la Memoria et pour jouer au frisbee sur la scène d'ultimate la plus vivante au pays, en plus d'aller explorer les alentours de la ville pour y découvrir des pueblitos chaleureux reliés par des trains, des gondoles et même... des escaliers roulants!





Tous les quartiers sont animés par des marchands ambulants qui chantent les prix de leurs aguacate; par la musique reggaeton au son de laquelle les Latinas se déhanchent ou par le bruit sourd des bouteilles d'Aguila que les hommes du villages accumulent dans les tiendas toute la journée.



On recommande:
- Un tour dans la Comuna 13 et à pueblito paisa
- Une journée dans les sentiers du parc Arvi avec un tour en gondole au dessus de la forêt
- L'exploration du centre-ville, de ses parcs, de ses églises et du street art
- La visite d'un musée sur l'histoire et la recherche des oeuvres de Botero à travers la ville


Guatapé




On a ensuite fait un arrêt à Guatape, village multicolore pittoresque reconnu pour ses zocalos, ou fresques qui personnalisent chacune des maisons avec des images représentant des coutumes et traditions associées aux habitants. On en a profité pour monter La piedra del Peñol, des centaines d'escaliers qui aboutissent à une vue remarquable sur les labyrinthes de rivières créés par le lac artificiel de la région. On aurait aimé prendre la vie au ralenti pour se balader dans chacun des recoins de ce village paisible et y rester plus d'une journée. Allez-y!


San Gil


À notre grand plaisir, on est débarqués dans cette petite ville de Santander, qui s'est avérée être le paradis des amoureux de plein air! La ville en soi n'avait pas grand chose de remarquable, mais c'était le camp de base pour un terrain de jeu fantastique! On s'est fait plaisir en s'offrant un saut en Bungee sensationnel, un trip en rafting dans des rapides techniques enivrantes et une randonnée de 3 jours dans le spectaculaire canyon de Chicamocha.


Notre trek nous a d'abord amené a traverser de petits villages coloniaux pittoresques: on a fait un arrêt à Barichara où on s'est délectés d'une représentation de l'orchestre symphonique national à l'église avant de reprendre le sentier rocailleux vers Guané. 


On a pu y trouver une auberge charmante et participer au passe-temps local: prendre un verre à la tienda du coin alors que l'électricité n'était plus et que les dernières lueurs du soleil mettaient en valeur le contraste entre la blancheur des murs de chaux et la couleur chaude des ruelles de poussière rouge. 

Le lendemain, on traversait le village étrangement fantôme de Villanueva avant d'entamer notre marche d'approche du gouffre stupéfiant de Chicamocha sous un soleil brulant. On s'y est enfoncés pour rejoindre Jordan, le plus petit village du lot, dans le creux du canyon. Après que l'hôtesse du seul auberge du village nous ait annoncé que ses chambres étaient toutes occupées, deux généreuses randonneuse nous ont offert de partager leur habitation qui comptait 4 lits supplémentaires. L'offre tombait à pic, parce que rechercher un gîte dans un village quasi-inhabité après le coucher du soleil et épuisés d'une journée de randonnée, ce n'était pas notre meilleur plan!



Au jour 3, c'était une montée brutale sous le soleil qui nous attendait, alors quel plaisir de nous rafraichir d'une helado de coco à Los Santos, de l'autre côté du ravin, pour couronner la fin de ces trois jours fantastiques! Si vous avez le temps, on suggère de prendre 3 nuits au Refugio La Roca par la suite... si vos jambes vous permettent de faire un peu de grimpe après cette montée!

Guadalupe y Villa de Leyva



En partant de San Gil, on s'est entassés dans plusieurs autobus pour finir notre trajet à l'arrière d'un Pick-up, le transport public colombien par excellence, pour atteindre la Guadalupe, un autre petit village hors des sentiers battus.



On s'est baladés sur quelques sentiers où seuls les chevaux et chiens du village nous accompagnaient afin d'atteindre les posas naturales, des piscines de roches rouge perdues au beau milieu d'un champs. La nature a ce don de nous épater.



Après une soirée bien arrosée avec notre hôte et ses copains, flattés d'accueillir des étrangers, on a repris la route vers Villa de Leyva, qu'on a pu observer de son meilleur angle: du haut de la colline qui la surplombe. Une autre petite ville coloniale dans les montagnes, aux maisons blanchies à la chaux et aux toits en terra cotta: un bel arrêt d'une journée pour couper notre route vers Bogota!



Bogota


De nos quelques jours à Bogota, on retient surtout l'accueil de nos hôtes Maria et Gustavo, les adorables parents de notre ami Carlos. Ils nous ont accompagnés dans les villages des environs et dans les restaurants typiques; ils nous ont enseigné le Parqués (Jeu de société colombien) et nous ont fait découvrir des patisseries colombiennes.



Bogota a certainement plus à offrir, mais on a adoré gravir le Cerro de Monserrate pour admirer l'étendue de la capitale et errer dans les ruelles  artistiques d'Usaquen ou de la Candelaria, la vieille ville si charmante. 


Pour conclure, on se souviendra de la Colombie pour ses croissants au Bocadillo (pâte de goyave), ses salades de fruits garnies de fromage, son Salpicon (salade de fruit à boire) extraordinaire et toutes ses plazas centrales coiffées d'une église majestueuse. On n'oubliera pas l'accueil des villageois de Guadalupe ou les vues à couper le souffle de la vallée de Chicamocha et du parc Tayrona. On espère ramener un peu de soleil colombien en pratiquant la salsa et en nous remémorant le goût sublime d'un grain de cacao amer accompagné de panela. Je compte graver dans ma mémoire mon coup de coeur pour la Colombie sur les toits de la Comuna 13, au son du reggaeton et à la vue des maisons multicolores empilées sur les collines.

Oh non, on ne va pas en Colombie pour la voir.

On va en Colombie pour la vivre.



mardi 15 mai 2018

Costa Rica et Panama

Costa Rica




Réputé comme le pays le plus riche et contenant la plus grande biodiversité des pays d'Amérique Centrale, nous avions hate d'être au Costa Rica, ce pays sans forces militaires depuis 1948. 

Nous arrivons à San José à bord d'un "vrai" bus (fini les autobus jaunes américains de seconde main) quelques heures avant la première réunion familiale de notre "second" périple puisque Martin, le père de Jessica, viendra nous rejoindre pour les 23 prochains jours.




Nous étions fébriles à l'idée de retrouver une ambiance de groupe. En amont, nous avons pris le temps d'exprimer nos attentes face aux diverses situations que nous allions rencontrer : nourriture (on cuisine ensemble), activités (plein air), hôtel (le moins cher jusqu'à concurrence d'inacceptable), transport (autobus/pied/taxi en dernier recours). Bref, nous étions prêts à toute éventualité car nos expériences du passé nous ont appris qu'en groupe, il est toujours mieux d'établir un plan de match afin que personne se sente comme la pagaie de trop dans le rafting!

San José
Comme l'indique tous les bons guides du Costa Rica, il ne sert à rien de s'attarder dans la capitale. Par contre, la rue piétonnière principale fut un bon moment afin de se familiariser avec la nomenclature des rues, les prix moyens pour la nourriture et pour prendre le temps de planifier le voyage. Bref, une journée, c'est assez!

Jaco



La première aventure débute donc à Jaco, ville côtière du côté pacifique où le surf, la plage, le frisbee et la course nous attendent comme activités. D'ailleurs, comme tout au long du voyage, Martin excelle à nous pousser afin qu'on en fasse un peu plus. Généralement, il utilise deux moyens : l'exemple (la course, le saut dans la cascade, etc.) et la taquinerie (un tel est bien meilleur, tu devrais aussi le faire! )



Bons coups
A- Un surf à 5$ US pour 24h
B- Une belle promenade donnant une vue magnifique sur la plage
C- Cuisiner soit même, donc avoir un hôtel avec cuisine idéalement

Avoir su
A- Utiliser la chaise longue la journée la plus longue du 24h, car il ne la prête pas 2 jours de suite
B- Porter des petits souliers ou autres pour courir sur la plage car il y a beaucoup de roches coupantes



Quepos et le parc Manuel Antonio
Pourtant reconnue comme une ville sans intérêt et plutôt un passage obligé pour se rendre au parc Manuel Antonio, Quepos prend vie lorsque le marché est en ville. C'est une excellente occasion de goûter les fruits exotiques de la région et de faire un plein de nourriture pour notre premier parc national du voyage. 

Situé à 7km de Quepos, le plus petit parc national du Costa Rica est riche en biodiversité et permet aux apprentis naturalistes d'observer nombres de singes (dont 3 diversités), de rechercher les paresseux perchés, de rire des touristes inattentifs qui se font surprendre par les ratons-"voleurs" et finalement, de s'acclimater au plaisir de quitter le froid québécois pour l'humidité des pays du Sud.



Bons coups
A- Cabanas : quoique pas la meilleure du voyage, c'était vraiment la moins chère de la ville après quelques recherches
B- Être à Quepos le vendredi/samedi en même temps que le marché
C- Le parc Manuel Antonio, malgré le prix des billets (16US), vaut vraiment le coup. On a pu observer des singes capucins, des singes hurleurs et les mono titi.

 


Avoir su
A- Ne pas prendre le premier bus du matin... Le parc n'ouvre pas avant 8h00.



Uvita
Petite ville faisant partie d'une enceinte de 3 villes distinctes, cette dernière est reconnue pour son ambiance plus aventurière et bien-être. Elle fait un excellent arrêt pour faire une boucle sur la côte pacifique.



La cascade naturelle d'où nous pouvons glisser ou encore sauter de 7-8m de haut est une activité "chévéré", le parc national Marino Baleina gratuit en début ou fin de journée permet de se délier les jambes sur le bord d'une rive magnifique et les prix de l'épicerie sont vraiment les plus bas du pays. Seul bémol : la fin de semaine, les hôtels se remplissent, donc prévoir une réservation!




Péninsule d'Osa et le parc Corcovado
Le parc national Corcovado est, selon le guide lonely planet, le parc où il y a le plus de diversité et le moins touché par le tourisme et pour cause, son accès y est très compliqué. Le guide disait : pour les randonneurs qui aiment aller hors des sentiers battus, donc, nous y sommes.



Après une journée dans un hôtel reculé afin de faire quelques randonnées à même notre habitation, le parc Corcovado nous aura charmé et pour cause : nous y avons vu un tapir à quelques centimètres de nous, un fourmilier, des chauves-souris qui s'abritent du soleil en coupant une partie d'une feuille de bananier pour se faire une grotte, des paresseux, des singes, une tayra (félin prédateur des singes hurleurs) et même un serpent vénéneux à notre retour par la plage.




Le tout sans oublier ma nouvelle technique pour ouvrir une noix de coco qui me servira tout au long du voyage (plus de 4 coconuts ouverts de façon naturelle à mon actif). 



Bons coups
A- Être chanceux!!! On y a vu une diversité de faune incroyable!




Avoir su
A- L'expédition 3 jours 2 nuits nous semblait la meilleure option à priori, mais les montants étaient exorbitants.



La vallée d'Orosi
Après plusieurs jours sans demeurer au même endroit, nous voulions nous poser. La vallée d'Orosi répondait à tous nos critères : petite hostel sympathique, fruiterie avec produits de la région, randonnées à proximité et présence d'activités sportives. Un plaisir pour s'y reposer.


Bons coups
A- Une journée d'escalade avec EscaladeCachi (30$US pour toute la journée avec entraineurs, penser à apporter votre lunch);



B- Montana Linda Hostel , avec des idées de randonnées, un spa, un prix très modique et un service généreux (aide avec réservation des activités et autres);
C- Rafting sur la rivière Pacuare (4 heures, classe III et IV), en chemin pour Cahuita et la face atlantique du Costa Rica;



D- Marche de quelques kilomètres pour visiter une usine artisanale de fabrication de panela (sucre de canne), seulement les vendredis.



Avoir su
A- Le volcan Irazu est plus une activité "veni, vidi, vici" qu'une randonnée. Pour 15$US plus transport (3h30 aller-retour), c'est beaucoup de travail pour quelques photos à l'inverse de volcan tel qu'Acaténango ou encore le mont Rinjani et son volcan.




Cahuita et le côté caraïbe du Costa Rica
Avec sa tranquillité et son parc national qui longe la côte, Cahuita se voulait une destination de repos "festif" avant de traverser vers le Panama. 



Bons coups
A- La salle d'entrainement extérieure offrant vue sur la mer des Caraïbes;
B- Le parc National avec son entrée "gratuite" (donation);
C- L'ambiance tranquille et paisible d'une ville reculée

Avoir su
A- Le parc national n'apporte pas de plus aux autres visités, outre que son prix;
B- Il y a beaucoup de choix d'hôtel (offre>demande), donc prenez le temps de prendre un hôtel avec piscine pour le même prix;

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Panama 


Bocas del Toro

L'archipel de Bocas del Toro est parfait pour faire une petite excursion en mer d'une journée. Beaucoup plus accessible que Caye Caulker du Bélize, une journée de bateau avec snorkeling et plage secrète vaut se pesant d'or. De plus, de merveilleux restaurants se trouvent sur l'ile, une belle façon de débuter ou terminer un voyage au Panama.



Bons coups
A- Prendre la journée de bateau qui offrait la possibilité de faire du deep board (snorkelling tiré par un bateau qui nous permet de virevolter!




Panama - Boquete
Avec le volcan Baru en arrière plan, la ville de Boquete est la ville sportive du Panama. On peut y rester plusieurs jours afin de faire de magnifiques randonnées, du rafting, du deep water solo dans un canyon, etc.



Bons coups
A- Hôtel La Jungla experience offrant de belles activites et une excellente ambiance.
B- Une randonnée à cheval un peu courte, mais dans de beaux paysages et avec des animaux bien traités!
C- Trouver les 'Hot Springs', un seul petit basin d'eau thermale bouillante pour une journée spa frugale en nature




Avoir su
A- La randonnée des trois cascades n'a rien d'impressionnant. Son coût et ses sentiers rugueux ne valent pas le détour... Quoique du bon X-trail est toujours farfelu.



Panama City et le canal
La capitale du Panama est une ville grandiose et moderne. Après plus de quelques semaines hors de villes occidentales, il y avait un énorme plaisir de s'y promener. Imaginer, aucun trottoir dans lequel s'accrocher, possibilité de découvrir la ville en vélo et transport en commun d'une efficacité exemplaire. On en a profité pour goûter à toutes les bouchées de rue qui s'offraient à nous.



La visite du canal nous a donné l'occasion d'en apprendre plus sur le travail gigantesque qui a été fait depuis la première pelleté par les français dans les années ~1880 jusqu'à ce jour où le canal contient maintenant 3 passages (le dernier ouvert récemment (2016) afin de permettre le passage de bateau encore plus gros). Voici quelques fun facts sur le canal :

I- Le passage du canal, qui prend en moyenne 8 heures, peut coûter jusqu'à 800 000$US pour les gros bateaux (moyenne d'environ 150 000$US);
II- Les français ont été les premiers à construire le canal, mais pour plusieurs raisons (malaria (la découverte de transmission par moustique a été fait après la fin du chantier), mauvaise planification (voulait un canal plat comme celui du canal de Suez, mais la saison des pluies a été une catastrophe) et financière), ils ont arrêté la construction à la fin des années 1890;
III- Les américains ont été responsables du canal (ou du moins en partie) jusqu'en décembre 1999; 
IV- La traversée la moins chère fût de 0,36$ qu'un nageur a payé afin de traverser le canal;



Bref, une très belle découverte remplie d'histoire, une visite qui vaut le détour.

Un travail d'équipe qui a soudé la famille
Voyager à trois n'est jamais facile. Beaucoup d'éléments peuvent jouer contre une harmonie : un rapport de force inégale, des objectifs contradictoires, une énergie non constante au sein du groupe, etc. Je pense que c'est d'ailleurs la somme de plusieurs de ces éléments qui a fait dire à Martin au préalable que dans le pire des cas, on pourra toujours se séparer quelques jours afin de se réunir pour la suite.


Mais honnêtement, ce voyage aura permis de mettre de l'avant les forces de chacun, de se raconter des histoires respectives qui donnent des idées de prochaines activités collectives et d'unir encore plus un père et sa fille. J'ai été témoin de tous ces avantages au cours de ce mois que de voyager avec Martin, et au nom de Jessica et de moi-même, nous te remercions de ta visite et on se quitte en te disant : À la prochaine fois... ?