mercredi 14 septembre 2016

Le Cambodge et tout le reste

En juillet dernier, Julien, le papa de Mikaël, est venu nous rejoindre à Bangkok pour prendre la route vers le Cambodge, qui nous intriguait tous pour son héritage à Angkor, ancienne puissance asiatique, et son histoire tragique récente, fracturée par le génocide des Khmers Rouges.


On sait qu'on a été assez mauvais dans la mise à jour de notre blogue depuis qu'on a célébré notre "un an", mais on est passé à une nouvelle étape de notre voyage et on s'adapte tranquillement! Je me suis installée à Melbourne et j'adopte lentement mon nouveau mode de vie plus sédentaire tandis que Mik se  pour les championnats européens avec Izno et ses vacances en famille à Paris et à Rome!

On vous partagera cette semaine le récit de Julien relatant notre aventure Cambodgienne vécue en trio, mais en voici d'abord un avant goût... 

Les aventures australiennes, européennes, familiales et frisbiennes suivront bientôt, ne vous inquiétez pas!
 

" Jess et Mikaël sont partis autour du monde au début d’août 2015. Tout au long de leur périple, ils ont régulièrement publié sur leur blog le récit de leurs aventures. Presque chaque fois, je leur répondais combien j’aimerais pouvoir les suivre dans leur folle épopée. 

Début juin 2016. 
Les deux explorateurs nous annoncent qu’ils étirent leur voyage pour une durée indéterminée. Mik me mentionne que je pourrais toujours aller les rejoindre en Asie. 
En Asie? Durant la saison des pluies? Plutôt mourir! Enfin, ce n’est pas si pire que ça, mais disons que ce n’est pas ce que je considère comme étant la période idéale pour aller là-bas, sans compter que mes vacances au Mexique, déjà réservées, approchent à grands pas. 

Mi-juin. Presqu’à la blague, on convient que le Cambodge serait un bon choix. Jess et Mik ont épuré le Vietnam, la Thaïlande, le Laos, la Malaisie, l'Indonésie... Il ne reste pas grand-chose dans le coin. Ils ont d’abord suggéré la Birmanie mais je n’étais pas encore assez aventurier pour y mettre les pieds. Un jour. En attendant, le Cambodge me semblait une bonne idée car j’ai toujours voulu voir Angkor Vat. Mais c’était un beau rêve, je ne comptais pas vraiment m’y rendre. Puis, je réalise qu’il y a un « trou » dans mon horaire. Les deux voyageurs seront libres de la mi-juillet à la mi-août. Je reviens du Mexique le 17 juillet et l’école recommence le 15 août. Dans un moment de folie, j’achète donc un aller-retour pour Bangkok et je fais parvenir à Mikaël mon itinéraire en espérant qu’il comprendra le message. Évidemment, il a compris. 
De retour du Mexique, je n’ai qu’environ 48 heures pour préparer mon départ. C’est là que je réalise tous les dangers que j’aurai à affronter, en plus des pluies diluviennes et des orages de la mousson. Tuberculose endémique, malaria, rage, dengue, typhoïde. Je pense qu’il ne manque que la fièvre jaune ou l’encéphalite japonaise. Je ne tiens pas compte non plus des 17 sortes de serpents venimeux! Plus le temps de me faire vacciner. Le doute s’installe. Mais, comme vous pourrez constater, j’y suis allé et j’ai survécu! Pas trop de piqures, pas de maladie grave. En fait, aucune maladie. Et la pluie? Changements climatiques obligent, je pense qu’elle est disparue. La mousson nous est tombé dessus à 2 ou 3 reprises, mais on étaient à l’abri, sauf une fois. Bon, on a eu droit à une douche gratuite!


Le plus important dans tout ça, c’est que ce fut l’une de mes plus belles vacances à vie. D’abord, je peux probablement compter sur le bout de mes doigts le nombre de fois où j’ai passé 3 semaines en ligne avec Mikaël. En 1999 en Asie (encore) lorsque nous sommes allés visiter les Philippines et la Thaïlande. Et en 2003, lorsque nous sommes allés en Provence et à Paris, en France. Autrement, ça n’a pas dû arriver souvent. 

L’autre affaire, c’est que j’ai eu l’immense joie et le privilège de vivre à la méthode Jess et Mik pendant trois semaines. Enfin, presque. C’est certain que j’ai haussé un peu leur standard mais j’ai quand même aussi abaissé le mien! Je pense – j’espère – qu’on a trouvé un équilibre qui a finalement fait le bonheur de tout le monde. Je n’ai pas atteint mon objectif d’éviter la viande à 100% mais quand même, je me suis souvent contenté de légumes, d’œufs et de céréales. Et même d’insectes à l’occasion, ayant pu ajouter à mon menu des tarentules grillées et des fourmis rouges en sauce. 


Leur invitation m’a donné l’occasion d’apprendre une façon économique et amusante de voyager et m’a aussi permis de partager, l’espace de ces trois semaines, leur vie trépidante. Il faut dire qu’ils sont beaux à voir, à négocier chaque course en tuk tuk, chaque hôtel, trouver les meilleurs rapports qualité/prix dans les restaurants, etc. Un dollar de moins en tuk tuk, ça paye le souper! Ils sont efficaces et se complètent bien. Même leur attirail de sac à dos est optimisé pour une autosuffisance la plus complète possible. J’ai été privilégié de les côtoyer pendant ce court laps de temps, j’espère de ne pas avoir trop détraqué leur mode de vie et leur voyage au Cambodge et je leur souhaite de continuer encore longtemps leur route ensemble. Une équipe du tonnerre. Qui sait, s’ils brettent assez longtemps autour du monde, j’aurai peut-être l’occasion d’aller les retrouver l’été prochain!